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lundi 21 avril 2025

Pour un Congo pluriel et indivisible


Une Déclaration d’un groupe de personnes rassemblées sous l’appellation Bloc Katangais, parue le 14 avril dernier dans les colonnes du quotidien La Libre Belgique, dénonce des violations des droits fondamentaux de la personne tout en encourageant implicitement le séparatisme. D’aucuns ne peuvent qu’être d’accord avec leur souhait relatif à l’intensification de la mobilisation nationale sous-tendue par l’article 64 de la Constitution congolaise, ainsi qu’à la défense « par tous les moyens des intérêts et des aspirations profondes des Katangais attentifs à l’intérêt général du Peuple Congolais ».

L’article 64

En République Démocratique du Congo, selon le premier alinéa de l’article 64 de la Loi fondamentale, « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions [constitutionnelles] ». Pour rappel, Félix-Antoine Tshisekedi a été démocratiquement élu, le résultat du scrutin ayant été solennellement proclamé par l’ancien président Conseil nation électorale indépendante (CENI) en la personne den Corneille Nangaa dirigeant désormais la milice Alliance du Fleuve Congo (AFC) qui, en connivence avec le M23, sème la mort et la désolation dans la région du Kivu avec le soutien du président rwandais Paul Kagamé, ainsi que du sénateur à vie et ancien président Joseph Kabila. Rappelons hic et nunc que, toute polémique mise à part, le magistrat suprême congolais a été réélu par la voie des urnes à l’issue de son premier mandat. Certes, le pays doit être dirigé au regard des dispositions constitutionnelles. Mais encore faudrait-il prouver que la gestion des affaires étatiques par le régime en place est absolument opposée aux Droits collectifs, s’agissant de la protection des droits et des intérêts légitimes des Congolais, de l’assurance et de la promotion de la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays en conformité avec les articles 50 et 51.

Velléité de coup d’État ou de balkanisation

Les membres dudit Bloc ont instamment demandé aux seuls citoyens Katangais de faire preuve de fierté et de se lever, à l’image du récent rapprochement entre Joseph Kabila et le malheureux candidat à la dernière élection présidentielle nommé Moïse Katumbi dans l’intérêt de l’unique Katanga. Que dire, dès lors que le second alinéa de cet article 64 stipule que « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’État » ? Loin d’affirmer la détermination à sauvegarder et à consolider l’indépendance chèrement acquise en 1960, ainsi que l’unité nationale dans le respect des diversités et des particularités positives, leur Déclaration constitue un appel non explicite soit au renversement du pouvoir en place à Kinshasa, soit à la balkanisation du pays par le décrochage de la région du Kivu au profit du Rwanda et du Katanga pour le bonheur du duo composé de Joseph Kabila et de Moïse Katumbi, voire la cession de l’Ituri au bénéfice de l’Ouganda. Par conséquent, cette annonce est passible d’une sanction « conformément à la loi » congolaise. Les Congolais doivent être plutôt mus, selon l’esprit du législateur, par la volonté commune de bâtir un État de droit et une Nation puissante et prospère, sur la base d’une « véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle ».

La cohésion nationale

Ce n’est pas parce que Moïse Tshombe et Albert Kalonji ont bu du verjus dans les années 1960, que les dents de leurs descendants doivent être forcément agacées. Au lieu d’emboîter le pas à ces deux anciens sécessionnistes, les Congolais doivent plutôt devenir les passeurs de demain. Les apprentis artificiers doivent donc arrêter de faire parler la poudre ou d’attiser le feu, pour ne pas embraser tout le pays. Ils devront patriotiquement servir de passerelles entre les différentes générations. C’est la seule façon d’œuvrer en vue d’une République Démocratique du Congo plurielle et indivisible, quand bien même beaucoup de choses doivent être réglées en interne. De plus, peu important les circonstances, rien au monde ne justifie la trahison de la Patrie.