Selon le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, l’avenir de l’ambitieux accord de paix signé le 27 juin à Washington par le Rwanda et la République Démocratique du Congo sous l’égide des États-Unis est conditionnée à l’éradication des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en tant qu’ex-génocidaires. Ce fait demeure donc, pour Kigali, un préalable aux opérations à venir. Or, peut-on aisément constater, un bon nombre d’opérations armées ont été menées sur le sol congolais tant par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), parfois avec l’assistance la force onusienne, que par les Forces de défense rwandaise (RDF). À qui peut-on faire croire que, pourtant présents depuis une de trentaine d’années dans la région du Kivu, les éléments de l’APR ne parviennent toujours pas à maîtriser une poignée d’individus sous équipés ? Ces forces fantômes composées de moins de 1 000 individus, constituent-elles en réalité un prétexte en vue du pillage systématique des ressources naturelles et de l’expansion territoriale ?
L'opération Umoja Wetu
Lancé conjointement à partir de Goma le 20 janvier 2009 par les armées rwandaise et congolaise, l’opération militaire “Umoja Wetu” (Notre unité en swahili) avait une double mission : la traque des FDLR et la neutralisation des derniers éléments du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) fidèles à Laurent Nkundabatware. Selon le général John Numbi, qui était à l'époque Commandant des opérations conjointes FARDC-RDF, au bout des 35 jours le bilan de ladite coalition était de 153 tués parmi les FDLR, 13 blessés, 37 capturés, 103 rendus, 5 000 rwandais rapatriés au Rwanda, dont 1 300 combattants et leurs familles.
En février 2009, l’opération conjointe des FARDC et des RDF contre les FDLR s’est poursuivie dans les territoires de Rutshuru et de Masisi au Nord-Kivu. La présence des troupes congolaises et rwandaises était signalée à quelques kilomètres à l’Ouest de Nyamilima, non loin du Nord-Est de Goma. D’ailleurs, les FARDC et les éléments du CNDP n’ayant pas été concernés par ce front, des soldats rwandais s’étaient déployés dans l’Est de Mabenga à proximité de Rutshuru vers le parc national de Virunga. Un troisième front avait été ouvert par ces forces d’occupation dans la région de Bambo et un quatrième champ de bataille dans celle de Katoyi dans le Masisi, en direction de Walikale. Les opérations conjointes s’étaient déroulées sur l’axe Rutshuru, dans les zones de la forêt de Kirima et à Kazaroho où quelques éléments des FDLR s’étaient rendus contrairement à ceux qui avaient été tués dans une autre opération au Sud de Tongo. Selon la mission onusienne, le bastion des FDLR se trouvait à l’époque dans les villages de Ntoto et Mahiya dans la région de Kashebere au Nord-Est de la ville de Masisi.Mais les observateurs avisés avaient estimé que l’opération “Umoja Wetu” n’avait pas permis d’atteindre ses objectifs. De plus, les FDLR n’avaient pas été “durablement affaiblies” comme l’avait prétendu le porte-parole du gouvernement congolais.
L’opération Kimia II
L’opération militaire Kimia II a été lancée en mai 2009 par le gouvernement congolais avec le soutien des Nations Unies pour lutter contre la rébellion FDLR présente dans l’Est de la RDC. Les FARDC, bien appuyées par les éléments de la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (MONUC), ont remporté de nombreux succès sur le terrain malgré les critiques en matière de droits de l’Homme quant aux méthodes employées pour lutter contre les rebelles rwandais. Néanmoins, même s’ils ont eu recours à une tactique d’embuscades et exercé des représailles contre les civils soupçonnés d’avoir collaboré avec les FARDC, cette opération avait permis d’assurer le contrôle des sites stratégiques d’où les FDLR avaient été en très grande partie délogées.
L’opération Sokola II
Au cours de l’opération Sokola II qui avait commencé au Nord-Kivu en février 2015 contre les rebelles rwandais des FDLR, le gouvernement du président Joseph Kabila avait annoncé le 4 août de la même année leur neutralisation. En effet, selon le général Léon Mushale, Commandant de la 3ème zone de défense FARDC, la réduction radicale de leur nombre était passée de 1 500 à presque 390. Le 22 juillet 2015, le vice-ministre de la Défense Nationale de la RDC avait fait état, dans un rapport au Conseil supérieur de la défense, de 216 combattants FDLR ayant été neutralisés par l’armée nationale congolaise.
Neutralisation et renvoi des FDLR au Rwanda ou ailleurs
Pour quelles raisons l’armée rwandaise, qui occupe de facto la quasi-totalité du Kivu par le truchement de ses supplétifs de l’AFC et du M23, n’est-elle pas parvenue à neutraliser le FDLR ? Pour une paix durable dans la région des Grands Lacs africains, la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée le 21 février 2025 recommande le retrait des forces rwandaises du territoire congolais et la neutralisation des FDLR. Ainsi faudrait-il appliquer ladite résolution, afin de faire taire à jamais le fallacieux argument justifiant la déstabilisation d’un pays souverain. Le retrait des troupes rwandaises étant la condition sine qua non pour la pacification du territoire congolais et la sécurité des pays frontaliers, il faudrait créer une Brigade d’intervention rapide non régionale en vue de la neutralisation, sous l’observation des forces armées congolaises, des éléments des FDLR encore présents dans le Kivu. Ces derniers devraient être renvoyés à Kigali dans l’optique d’un dialogue inter-rwandais, ou exilés par le Haut conseil des Nations Unies dans un pays non limitrophe du Rwanda.
L’opération Kimia II
L’opération militaire Kimia II a été lancée en mai 2009 par le gouvernement congolais avec le soutien des Nations Unies pour lutter contre la rébellion FDLR présente dans l’Est de la RDC. Les FARDC, bien appuyées par les éléments de la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (MONUC), ont remporté de nombreux succès sur le terrain malgré les critiques en matière de droits de l’Homme quant aux méthodes employées pour lutter contre les rebelles rwandais. Néanmoins, même s’ils ont eu recours à une tactique d’embuscades et exercé des représailles contre les civils soupçonnés d’avoir collaboré avec les FARDC, cette opération avait permis d’assurer le contrôle des sites stratégiques d’où les FDLR avaient été en très grande partie délogées.
L’opération Sokola II
Au cours de l’opération Sokola II qui avait commencé au Nord-Kivu en février 2015 contre les rebelles rwandais des FDLR, le gouvernement du président Joseph Kabila avait annoncé le 4 août de la même année leur neutralisation. En effet, selon le général Léon Mushale, Commandant de la 3ème zone de défense FARDC, la réduction radicale de leur nombre était passée de 1 500 à presque 390. Le 22 juillet 2015, le vice-ministre de la Défense Nationale de la RDC avait fait état, dans un rapport au Conseil supérieur de la défense, de 216 combattants FDLR ayant été neutralisés par l’armée nationale congolaise.
Neutralisation et renvoi des FDLR au Rwanda ou ailleurs
Pour quelles raisons l’armée rwandaise, qui occupe de facto la quasi-totalité du Kivu par le truchement de ses supplétifs de l’AFC et du M23, n’est-elle pas parvenue à neutraliser le FDLR ? Pour une paix durable dans la région des Grands Lacs africains, la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée le 21 février 2025 recommande le retrait des forces rwandaises du territoire congolais et la neutralisation des FDLR. Ainsi faudrait-il appliquer ladite résolution, afin de faire taire à jamais le fallacieux argument justifiant la déstabilisation d’un pays souverain. Le retrait des troupes rwandaises étant la condition sine qua non pour la pacification du territoire congolais et la sécurité des pays frontaliers, il faudrait créer une Brigade d’intervention rapide non régionale en vue de la neutralisation, sous l’observation des forces armées congolaises, des éléments des FDLR encore présents dans le Kivu. Ces derniers devraient être renvoyés à Kigali dans l’optique d’un dialogue inter-rwandais, ou exilés par le Haut conseil des Nations Unies dans un pays non limitrophe du Rwanda.