Espace consacré aux essais et réflexions de Gaspard-Hubert Lonsi Koko au regard de ses divers engagements et convictions.
jeudi 5 décembre 2024
Urgence d’une réforme constitutionnelle en RDC ?
En République Démocratique Congo, faisant fi de l’article 219 qui interdit une telle démarche « pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège », la majorité présidentielle souhaite réformer la Constitution approuvée par référendum en 2006 et révisée en 2011. Les arguments avancés à cet effet ont trait aux aspects politiques, financiers, économiques et sécuritaires.
Régression perpétuelle
On contribue sans cesse à l’anéantissement des efforts fournis depuis plusieurs périodes durant lesquelles la RDC a été astreinte à 53 ans d’un système politique dictatorial (1965-2018). Le pays a connu 15 ans de transition politique (1990-2005), plus de 27 ans des conflits armés ayant occasionné au moins 10 millions des morts parmi les populations civiles et vécu sans défense (depuis 1996). À ces maux il faut ajouter 3 ans de gestion consensuelle et de privatisation de la vie publique nationale par des seigneurs des guerres pourtant présumés auteurs des crimes imprescriptibles (2003-2006) et plus de 25 ans de présence de la plus grande, la plus importante et la plus budgétivore mission de maintien de la paix des Nations Unies (1999-2024).
Aspects politiques
La faillite administrative est la cause principale d’une crise économique sans précédent. Hormis l’exploitation illégale et le pillage des ressources naturelles, les exportations sont réduites en raison de l’insécurité, des difficultés d’accès et du délabrement général des infrastructures routières. Les Congolais, de l’avènement de Mobutu à la présidence de Tshisekedi, sont victimes de la faillite du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. Et les populations paient les frais du gangstérisme politique, du chevauchement et de l’empiétement dans la conduite de la chose publique, rappelant la dictature outrancière hier encore combattue par les acteurs aujourd’hui au pouvoir.
Le frein à l’émancipation populaire
Les multiples violations flagrantes, fréquentes et intentionnelles de la Constitution, notamment dans ses articles 213 et 214 relatifs aux traités et accords internationaux, ont transformé le chef de l’État en « homme-organe » dans le seul but d’honorer des accommodements contractés en secret. Force est de constater le fait d’avoir foulé aux pieds, dans un passé proche, la Constitution telle qu’approuvée par le peuple souverain en 2006 par référendum. La classe politique congolaise devrait en principe conforter les acquis des combats en vue de la libération et de l’émancipation du peuple congolais.
La vigilance patriotique
Pour éviter des actes graves de la part de l’exécutif, les parlementaires ne doivent pas rester indifférents, indépendamment de leur appartenance politique. En tant que souverain primaire, le peuple congolais doit aussi assumer ses responsabilités en dénonçant les manœuvres politiciennes de nature à hypothéquer son avenir. Ainsi revient-il aux populations congolaises d’exprimer, à l’issue d’un débat démocratique, si les dispositifs constitutionnels sont la cause principale des carences des infrastructures, de l’emploi, de l’éducation, de la santé, de la pénurie d’eau et d’électricité, ou de la mauvaise gouvernance, de l’insécurité à travers le territoire national ou de l’occupation de certaines collectivités par des puissances étrangères.
Le nœud du problème
Le nœud du problème qu’il faudra dénouer n’est pas tant la révision ou le changement de la Constitution, mais la bonne compréhension des fondements de la violence en RDC. Comment se fait-il que depuis l’indépendance le Congo a sans arrêt été victime d’instabilité orchestrée soit par le gouvernement central, soit par les acteurs régionaux et internationaux ? Au-delà de la difficulté du leadership à gouverner, l’appartenance à une communauté nationale existe seulement dans les esprits des Congolais, mais non dans les échanges quotidiens du fait de l’enclavement de plusieurs régions. Dans ces conditions, on ne peut impulser une dynamique unitaire qu’en développant les moyens de communication et les réseaux routiers. La mauvaise foi représente donc une variable d’ajustement pour conserver le pouvoir, l’appartenance ethnique étant souvent utilisée au détriment d’un projet politique. Parmi les raisons qui expliquent l’incapacité du pays à prendre en main son destin figurent l’absence de vision commune des leaders congolais et les différents conflits ethniques.
Le souverain primaire
Le président Tshisekedi a souhaité « laisser le libre débat entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre ». Effectivement, sur son intention de réformer la loi fondamentale, le dernier mot devrait revenir au peuple dans un pays de droit. Les règles démocratiques du jeu ne devraient pas être imposées. De plus, la Constitution congolaise ne prévoit pas de « changement » mais permet la possibilité d’une « révision ».
mardi 3 septembre 2024
C'était Booker T. Washington
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jeudi 27 juin 2024
Le Congo de 1885 à 1960, et après ?
Trois phases ont marqué l’histoire de la République Démocratique, à son travers son long et tumultueux fleuve. Elles ont successivement trait l’État libre du Congo, au Congo belge, ainsi à la période postcoloniale couvrant, la présence belge sur le sol congolais ayant duré 75 années.
L’État indépendant du Congo
L’accession au trône de Belgique en 1864 par le duc de Brabant a été considérée par Lord George Clarendon comme une nouvelle consécration de l’œuvre de 1830 et la plus forte garantie du maintien de la paix en Europe. Bien avant cet événement, Léopold II s’était intéressé à l’idée de colonisation. Le système économique mis en place par les Hollandais dans la partie occidentale de Java l’a beaucoup impressionné lors d’un voyage en 1865 en Indonésie. Par conséquent, grâce aux expéditions du journaliste et explorateur, le monarque belge a délimité un immense territoire au centre de l’Afrique et réussi à le faire reconnaître comme État indépendant du Congo (EIC) en 1885 à la Conférence de Berlin. Il l’a ensuite administré de manière privée. Les atrocités commises sur les populations locales en vue d’un rendement maximal des ressources naturelles ont suscité l’indignation et la mise sur pied en 1904 d’une commission d’enquête internationale. En 1908, mettant fin aux 23 années de gestion léopoldienne, le Parlement de Belgique a voté l’annexion de l’État indépendant du Congo.
Le Congo belge et le système colonial
En 1908 le roi du Congo, reconnu comme tel par la Chambre des représentants en avril 1885, a donc légué son immense concession à l’État belge. L’appellation de Congo belge et ses frontières définitives n’ont été fixées qu’à la fin des années 1920 – par les accords de Bruxelles de 1927, complétés par trois protocoles. Ceux-ci ont été successivement signés en 1929,1930 et 1934. L’article 2 de la Charte Coloniale de 1908 ayant prescrit la non-contrainte de travailler au profit des sociétés ou des particuliers au Congo, l’État colonial belge a fait en sorte d’effacer l’image tyrannique de la gestion léopoldienne sans pour autant en changer le fonctionnement proprement dit.
Selon les experts, l’État indépendant du Congo a instauré une économie criminelle sur la base de la violence et le Congo belge n’a pas fait beaucoup mieux. Cela s’est articulé de diverses manières : usurpation des terres et travail forcé, limitation des droits et libertés sur le plan du travail, mise sur le marché des matières premières et système d’exportation au profit des grandes entreprises, pression permanente sur la population en application du principe de l’autofinancement de la colonie. Dans les deux cas de figure, il s’est agi d’une politique de prédation. Outre des améliorations après la Seconde Guerre mondiale relatives au développement des structures sociales et des soins de santé, à l’amélioration des conditions de travail et à l’instruction, ces progrès à l’image d’une « colonie modèle » reposaient sur l’oppression et un système racial. De plus, l’exploitation des richesses ayant soutenu la violence et la coercition comme élément fondamental de la domination coloniale, la nature de l’économie a été caractérisée par un enchevêtrement entre l’État et le capital, le public et le privé, au profit des grandes entreprises. En grande partie, à propos de l’État colonial belge, l’empreinte laissée par le mode de gouvernement a concerné une main-d’œuvre presque « gratuite » et le recours aux mesures contraignantes.
Les conséquences de la colonisation
53 ans plus tard, sans faire abstraction de la responsabilité des acteurs congolais, le système structurel de la colonisation belge aurait des conséquences importantes pendant la période postcoloniale. On assisterait à un effondrement de la production agricole au cours des premières années de l’indépendance du Congo, soit au moins 40 %, et à une dégradation des réseaux routiers de façon catastrophique. Quant à l’organisation de la propriété foncière, de la même façon que les intérêts des paysans indépendants ont été subordonnés aux planteurs européens, les élites congolaises postcoloniales reprendraient les anciennes concessions des Européens et perpétueraient l’appauvrissement. La perte de terres et l’exploitation des travailleurs pérenniseraient une classe sans cesse plus nombreuse d’agriculteurs sans terre.
Une seconde indépendance ?
À quelques jours du 64ème anniversaire de l’indépendance de l’ancien Congo belge, devrait se poser en principe la question du destin des populations congolaises. De 1960 à 2024, après divers régimes gouvernementaux, faudrait-il attendre encore 11 années de plus de quadrature spirituelle du cercle, soit l’année 2035, pour que le Congo de Kasa Vubu et de Lumumba, ainsi que de Kimbangu, accède à une seconde indépendance ? Un sursaut républicain s’enclencherait-il finalement en vue d’un processus salutaire sur la base du renouveau, du courage et de la suite dans les idées ?
lundi 3 juin 2024
Frère Angelo
Frère Angelo. Tel était le titre du discours qui serait prononcé sur un Vénérable Maître de la Franc-Maçonnerie autrichienne. Sans prétendre connaître mieux que les individus présents dans le Temple les fonctions et qualités propres à l’exercice d’un vénéralat, l’orateur occasionnel s’apprêtait donc en toute modestie à les entraîner sur les traces de ce fabuleux personnage qui était venu d’ailleurs. De plus, cet homme était leur Frère. Le sien, parce qu’il avait des ascendants africains. Le leur, du fait d’avoir été initié Franc-Maçon.
vendredi 31 mai 2024
La guerre des dupes dans la région des Grands Lacs africains
Depuis plus d’une vingtaine d’années, se déroule une drôle de guerre dans la région des Grands Lacs africains. Celle-ci oppose la République Démocratique du Congo à la coalition militaire rwando-ougandaise. Le bilan est très lourd du côté congolais : des millions de morts, des milliers de personnes déplacées et de femmes violées, le pillage des ressources naturelles… À qui profite réellement la déstabilisation de la RDC ? Quels sont les dessous des cartes, à propos de la stratégie consistant à se servir sur la bête ?
Des États mercenaires
Quelles sont les raisons les raisons de la présence de l’armée rwandaise dans le Kivu sous l’étiquette du M23, et de l’armée ougandaise dans l’Ituri pour traquer les supposés rebelles des ADF ? Il faudrait s’intéresser à la face cachée de l’iceberg pour cerner les motivations des agresseurs de la RDC. Depuis l’administration Clinton, l’Ouganda et le Rwanda sont devenus des bras armés des États-Unis en Afrique de l’Est. La transformation de ces deux pays en États mercenaires a d’abord permis l’éjection de la France du sol congolais, qui plus est un fief francophone, ensuite l’obtention du quitus en vue de l’appropriation à moindres frais des minerais stratégiques dont regorgent l’Ituri et le Kivu. Les produits du pillage sont écoulés à travers le monde au profit des receleurs composés d’entreprises basées en Occident, ainsi que dans des États d’Asie et du Moyen-Orient.
Des visées expansionnistes
Derrière la sale besogne qu’effectuent le Rwanda et l’Ouganda en RDC se cache en réalité des projets communs et divergents. Outre le fait de déstabiliser le territoire congolais pour satisfaire la demande extracontinentale, les pays agresseurs espèrent s’agrandir au détriment de leur grand voisin, le Rwanda ayant la ferme intention d’annexer le Kivu et le Maniema, tandis que l’Ouganda envisage de faire main basse sur l’Ituri. Ainsi manœuvrent-ils à l’insu de leurs parrains. Pour justifier l’agression contre la RDC, nombreux sont les prétextes évoqués : menace des FDLR et des ADF contre les régimes rwandais et ougandais, lutte contre le soi-disant plan d’extermination des populations rwandophones par Kinshasa, les frontières tronquées par l’ancienne puissance colonisatrice... Cela laisse supposer que, dans un cas comme dans l’autre, le conflit armé dans l’Est de la RDC relève du foncier. Par ailleurs, des pays régionaux préfèrent curieusement un grand voisin aux pieds d’argile à une puissance géostratégique pouvant servir de point d’appui au développement économique de l’Afrique.
La volonté manifeste du statu quo
Les affrontements armés dans la partie orientale de la RDC s’apparentent à de la mascarade dès lors que les belligérants bénéficient des mêmes soutiens militaires et diplomatiques. Dans l’absolu, à partir du moment où ils trouvent leur compte à travers cette guerre des dupes et bénéficient des sous-traitants à cet effet, les alliés non continentaux qui sont d’ailleurs les mêmes pour la RDC, l’Ouganda et le Rwanda n’auront aucun intérêt à ce que la situation évolue. Dans cette optique, pour continuer à avoir accès aux mines d’or à ciel ouvert, ils se satisferont de la faiblesse du pays agressé. A contrario, ils n’accepteront pas son démembrement au profit des sous-traitants soucieux de leur propre confort économique et géostratégique. Tant que la situation dans l’Est du Congo restera inchangée, les marionnettistes ne cesseront de tirer les ficelles et les pantins continueront de s’articuler en vue du spectacle macabre et contre-productif. In fine, la démographie régionale en pâtira longtemps et les trois pays belligérants consacreront le gros de leurs budgets à l’effort de guerre et non à leur développement. Ainsi la guerre des dupes souhaitées par les puissances de nos jours hégémoniques ôtera-t-elle, pendant au moins un demi-siècle, à l’Afrique la possibilité de jouer, sur un pied d’égalité, sa partition en vue d’un monde juste et équilibré.
Éviter les deux écueils
La RDC parviendra-t-elle à pacifier, dans un tel contexte, son territoire déstabilisé à dessein par quelques-uns de ses voisins manipulés de l’extérieur du continent ? Comment sortir indemne des écueils qui, tels Charybde et Scylla, matérialisent l’étau qui menace sa souveraineté ? Le gouvernement congolais, diplomatiquement et militairement soutenu par les partenaires de ses agresseurs, parviendra-t-il à enrayer le plan du puissant conglomérat des pilleurs et des receleurs ? Dans l’affirmative, s’imposera dans le délai le plus court possible un véritable changement d’alliances de toutes parts. Dans la négative, il faudra envisager d’autres partenariats pour faire face à l’agression. Kinshasa doit vite résoudre cette kafkaïenne équation aux multiples finalités, au risque de contenter, impuissante, de la dramatique situation aux conséquences à la fois nationales, régionales et continentales.
mardi 12 mars 2024
Le Congo-Kinshasa, un pays au cœur de la nouvelle géopolitique planétaire ?
mardi 20 février 2024
La nouvelle géopolitique congolaise au regard de ses voisins de l’Est
L’identité des acteurs déstabilisateurs de la région du Kivu et de l’Ituri étant un secret de polichinelle, comme en témoignent moult rapports d’experts onusiens et associatifs, Kinshasa doit revoir ses relations, tant diplomatiques qu’économiques, avec quelques-uns de ses voisins d’Afrique de l’Est. Ainsi se pose-t-il in fine la question de la souveraineté de la République Démocratique du Congo et de la géopolitique de la région des Grands Lacs africains [lire la suite].
vendredi 16 février 2024
Pour un autre partenariat entre la France et l’Afrique
Un diagnostic sans concession
Dans cet ouvrage, il est surtout question d’un examen critique de l’histoire et de l’impact négatif de l’influence française sur le développement des pays africains. Sur une évaluation des conséquences sociales, économiques, politiques et culturelles d’une politique sclérosante pour les sociétés africaines, cette excellente analyse fustige la politique néocolonialiste et l’exploitation économique. L’auteur n’oublie pas non plus de pointer du doigt la complicité de certains dirigeants africains, dont le défaut de vision panafricaniste a consolidé la domination française, dans « pré carré » et au-delà, au détriment du bonheur des populations africaines.
Sur l’évaluation des conséquences sociales de la colonisation, les divisions ethniques et religieuses artificielles, ainsi que les politiques discriminatoires et les traumatismes historiques, Gaspard-Hubert Lonsi Koko évoque la résistance et les mouvements de libération comme exemple à suivre en vue de la souveraineté effective du continent africain. Ainsi suggère-t-il que, du point de vue culturel, les populations africaines se réapproprient hic et nunc l’héritage ancestral sans pour autant sombrer dans le solipsisme. De plus, notamment sur les plans technologique et médical, quelques acquis de la période post-coloniale méritent d’être préservés et revitalisés.
Les perspectives
Cet essai articule une vision à la fois géopolitique et géostratégique. Il est question d’une réflexion critique sur les différents aspects évoqués supra dans le but de mieux comprendre les dynamiques historiques et contemporaines qui, de nos jours, façonnent les sociétés africaines. Il s’agit également, dans cet ouvrage, d’une compréhension approfondie des interactions historiques entre la France et l’Afrique. Une telle analyse ne pourra qu’éclairer les sociétés africaines sur les opportunités en cours et à venir. Tout justement, à propos des perspectives d’avenir s’agissant des relations futures entre la France et l’Afrique, plusieurs tendances et défis sont à prendre en considération. Nombreux sont en effet les défis à relever. Ceux-ci se rapportent aux nouvelles formes de partenariat, au développement économique, à la gouvernance et la démocratie, à la sécurité et la stabilité, aux enjeux environnementaux, ainsi qu’aux dynamiques culturelles et sociales. Ainsi l’auteur préconise-t-il in fine des voies et moyens en vue d’un partenariat humaniste dans une approche renouvelée et mutuellement bénéfique, l’accent devant être mis sur le développement économique sur la base du gagnant-gagnant, la gouvernance démocratique, la sécurité et la stabilité régionale, la durabilité environnementale et les échanges culturels dans le cadre d’une Francophonie à géométrie non variable.
vendredi 12 janvier 2024
L’Écrivain, analyste politique et conférencier, Gaspard-Hubert Lonsi Koko commente les élections de décembre 2023 en RDC
Quel regard portez-vous sur les élections générales qui se sont tenues, le 20 décembre 2023, en RDC ?
Mon attention s’est surtout focalisée sur la non-consolidation de la CENI par une loi qui aurait dû définir clairement son champ d’action et ses partenaires institutionnels sans pour autant sombrer dans la mise sous tutelle. En effet, pour ne pas altérer son indépendance fonctionnelle, la CENI aurait dû dépendre du ministère de l’Intérieur que sur les plans financier et administratif et fonctionner en toute impartialité. Elle aurait dû fonctionner sur la base d’un contrat d’objectifs et de performance (COP) signé avec les ministères du Budget et de l’Intérieur.
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Propos recueillis par Robert Kongo
jeudi 11 janvier 2024
Françafrique, chronique d’une oraison funèbre
Dans cet ouvrage, Gaspard-Hubert Lonsi Koko évoque les relations personnelles entre les chefs d’État français (de Charles de Gaulle à Emmanuel Macron en passant par François Mitterrand) et leurs homologues africains. Il décline un synthétique aperçu sur les périodes coloniale et néocoloniale, sans oublier de gloser sur les intérêts de la France en Afrique. Il révèle les méthodes du gendarme français et leur finalité à travers des traits de caractère et des faits teintés d’hypocrisie. Enfin, tel un entomologiste, il s’attarde sur la raison d’un divorce aux relents d’un décès.
Ce livre, après avoir montré le chaotique passé ayant caractérisé les relations franco-africaines, éveille la conscience panafricaniste. Il trace un sillon en vue d’une Afrique mieux armée aux futures relations avec ses différents partenaires.
lundi 4 décembre 2023
Autopsie de la présence française en Afrique
Que restera-t-il de nombreuses et belles promesses de la coopération franco-africaine, des sommets des chefs d’État francophones, des rendez-vous n’ayant abouti qu’à l’avilissement de l’Homme africain ? Espoir fané, lavage de cerveaux, humiliations, rêves insaisissables.
Et, personne n’ayant plus la patience des femmes de marins, si la politique du statu quo ante se maintenait, les relations franco-africaines se transformeraient en plus beaux souvenirs sans que l’on ne meure de chagrin. Et il y aurait d’autres partenaires sur des bases différentes de celles qui ont égoïstement et cupidement conduit au naufrage… Et les Africains adopteraient le panafricanisme comme source de fonctionnement interne, support des relations extra-continentales. Comme a su bien le dire quelqu’un, on pleurerait, suffoquerait et blêmirait quand sonnerait l’heure de se dire des adieux à jamais.
samedi 28 octobre 2023
samedi 21 octobre 2023
Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko
1. Les 26 et 28 octobre prochains, vous animerez un dîner-débat sur l’avenir des relations entre la France et l’Afrique. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
Ces dîners-débats se dérouleront à Paris. Le premier est initié par Éric Malmaison, le président du cercle de réflexion Démocratie, valeurs républicaines (DVR), tandis que le second se tiendra dans le prestigieux restaurant du Sénat sous la houlette de Maryse Anson, la présidente de l’association LVE Île-de-France. Ces échanges sont sans conteste motivés par le contagieux séisme en cours dans la ténébreuse nébuleuse de la Françafrique. L’objectif consiste à façonner en toute liberté de conscience l’argile pendant qu’elle est humide.
2. À Paris, on entend de toute part le même refrain : « La Françafrique est morte et enterrée. » Pourtant, d’aucuns disent que « la Françafrique est l’empire qui ne veut pas mourir ». Quel est votre point de vue ?
Selon un proverbe togolais, il faut faire semblant d’enterrer l’individu qui simule son décès. La passionnelle attitude du président Emmanuel Macron incite plus d’un observateur à s’interroger sur la caution apportée au non-respect de la Constitution au Tchad à propos de la succession d’Idriss Déby, contrairement au courroux contre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, et à l’indifférence au regard du Gabon. Le choix du président français se manifeste également dans son soutien diplomatique au Rwanda anglophone aux dépens d’un grand pays francophone comme le Congo-Kinshasa exposé au bantoucide et à moult tentatives de morcellement. Cette politique à géométrie variable démontre l’hypocrisie ayant sans cesse caractérisé la coopération franco-africaine. Ayons toutefois à l’esprit la mitterrandienne prémonition, selon laquelle il n’existerait plus d’histoire de France au XXIe siècle sans l’Afrique.
3. De Ouagadougou à Libreville, de Niamey à Bamako, de Guinée-Conakry à Dakar, la jeunesse se révolte contre ce qu’elle perçoit comme une mainmise française sur son destin. Comprenez-vous l’attitude des jeunes ?
Confronté à l’harmattan et aux aspirations des populations opprimées, mûr ou non, le fruit ne peut que tomber de l’arbre. Certes, la jeunesse africaine n’a rien contre les citoyens français. Elle dénonce plutôt l’épicière gestion, par l’Élysée, des relations entre la France et l’Afrique. Ainsi souhaite-t-elle solder définitivement le compte de la colonisation pour envisager de manière humaniste la posture postcoloniale. Il est plus que jamais temps de passer à un avenir constructif entre les deux continents. Cela nécessitera que l’on sorte des archaïques sentiers battus au seul profit de la France, a contrario au détriment de l’Afrique à cause, entre autres fléaux, des dramatiques mouvements migratoires.
4. La France a commis des erreurs, en n’appréciant pas à leur juste valeur les évolutions du continent africain et les aspirations de sa jeunesse. Peut-elle encore rester une puissance importante en Afrique et un ami ?
Le pas de danse s’adapte en principe au nouveau rythme de la musique, disent les Bantous. Il est évident que, comme partout ailleurs, les populations africaines aspirent en toute souveraineté et dignité aux voies salutaires pour le développement de leurs pays et de leur continent. Cela passera d’abord par le ressourcement dans le panafricanisme, tout en évitant de sombrer dans le solipsisme. L’intérêt de la France pour les ressources naturelles, ainsi que les suffrages dans le concert des Nations Unies et des organisations internationales, ne doit plus être fonction des éliminations physiques, des déstabilisations étatiques ou des guerres (armées, voire bactériologiques). Les Africains souhaitent sur leur sol une France humaniste. Ils ne veulent plus d’un partenaire paternaliste, voire belliqueux. La France étant le pays des Droits de l’Homme et des Lumières, ils espèrent un échange culturel et une coopération économique sur la base des transferts de savoir-faire et de technologie idoine.
5. Quel avenir pour les relations entre la France et l’Afrique, selon vous ?
Rappelons que l’Afrique est tout à fait libre de développer l’axe Sud-Sud. Elle ne doit pas se contenter ad vitam æternam des relations Nord-Sud. Dans un tel contexte, prenant en compte la surenchère en matière de transaction, la France devra se doter d’une réelle politique africaine par le biais de l’Union Européenne et des institutions internationales dont elle est membre comme la zone d’ Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), la Francophonie, les différentes structures des Nations Unies, ainsi que dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen (PEM). Au-delà de l’aspect panglossien, le parlement français doit avoir droit de regard, quant aux actions gouvernementales sur le plan extérieur. Les perceptives doivent être dans l’absolu envisagées sur le plan euro-africain, c’est-à-dire un bilatéralisme continental et non étatique.
Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France
© Le Potentiel
(*) Écrivain, analyste politique et conférencier
jeudi 19 octobre 2023
Le Congo déstabilisé, pillé, martyrisé...
Pourquoi ce désintérêt de la communauté internationale, pourtant très intéressée par les ressources congolaises comme le coltan indispensable à la fabrication des téléphones portables ? Ce mutisme est-il dû au simple manque de considération humaine ? À moins que ce soit à cause de l’implication avérée des pays occidentaux dans des conflits armés dans la partie orientale du Congo-Kinshasa où, sans aucune impunité, les corps, les organes génitaux et reproducteurs des femmes sont devenus des objets de satisfaction sadique de certains hommes. Les grandes puissances sont-elles cyniquement indifférentes, quand il s’agit du sort des femmes noires ? Doit-on rester insensible lorsque le corps féminin, qu’il soit africain ou non, est honteusement chosifié, utilisé comme armes de guerre, ou livré inhumainement en spectacle ?
Titre : Le Congo déstabilisé, pillé, martyrisé…
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Prix : 20,99 € + 6,00 € (frais de port)
Quelle destinée pour le Congo-Kinshasa, après un si long déclin ?
D’aucuns sont conscients du fait que l’Histoire d’une Nation ne s’appréhende pas sous le prisme du fanatisme, du tribalisme, ou pour des raisons partisanes. Cela doit se faire sur la base des faits réels ou, à défaut, de leur interprétation en toute objectivité. La Grande Histoire de la République Démocratique du Congo doit donc être abordée en toute impartialité, et non par chauvinisme individualiste ou régional.
Bref, la République Démocratique du Congo a besoin de mouvement et d’innovation, d’élan salvateur et de renouveau, de courage et de suite dans les idées. De plus, la gestion d’un pays passe obligatoirement par un véritable projet de société : à savoir des perspectives constructives. Alors, plutôt que le statu quo ante ou la régression, il faut une métamorphose en vue d’un futur glorieux et digne d’une grande locomotive d’Afrique centrale !
Titre : Quelle destinée pour le Congo-Kinshasa, après un si long déclin ?
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Genre : Essai
Socialisme : un combat permanent - Tome I : Naissance et réalités du socialisme
Si l’on se penche sérieusement sur l’élimination du Parti Socialiste et de la France insoumise à l’élection législative de 2022, on constatera néanmoins que la gauche s’est globalement bien défendue. L’union aurait permis de franchir au moins d’obtenir davantage de sièges. Elle aurait dû éviter l’éparpillement de voix en se rassemblant davantage. Cela laisse supposer que les dernières défaites de la gauche sont surtout le fruit amer de l’inconscience et du manque de solidarité, voire de pragmatisme. « Il faut aller à l’idéal et comprendre le réel », disait Jean Jaurès. Après avoir confronté les idées à la pratique du pouvoir, après s’être contredit et avoir été incapable de faire la révolution, à l’exception de quelque réforme, le Parti Socialiste saurait-il révolutionner le XXIe siècle ? Deuxième édition, revue et augmentée.
Titre : Socialisme : un combat permanent – Tome 1 – Naissance et réalités du socialisme
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Mitterrand l'Africains ?
Les figures marquantes de l'Afrique subsaharienne
Certes, l’histoire de l’Afrique est faite de personnalités fortes mais sanguinaires. Elles sont souvent au service des puissances extra-continentales dont les actes, meurtriers et inhumains, doivent inciter à refuser de sombrer dans l’obscurantisme et dans l’asservissement. Ils doivent plutôt pousser les futures générations à souhaiter davantage une Afrique meilleure et plus éclairée sur les plans matériel, économique, social, spirituel, politique…
Mais l’histoire de l’Afrique est avant tout l’œuvre des personnalités exceptionnelles dont les actions, les convictions et les principes, ainsi que les rêves, ont respectivement façonné les différentes époques dans le but de baliser le chemin qu’emprunteraient les futures générations. Gens d’armes, guerriers, conquérants, résistants à la colonisation, artistes et sportifs, messianistes, prophètes et hommes d’Église, panafricanistes et acteurs politiques en vue des indépendances, intellectuels et militants révolutionnaires…, ils ont souvent connu une mort tragique, parfois moins glorieuse. Mais, passés à la postérité, ils représentent désormais des modèles auxquels doivent se référer les Africains. Leur objectif a surtout consisté à renouer avec les gloires étatiques de jadis afin de faire triompher un autre modèle de société.
Titre : Les figures marquantes de l’Afrique subsaharienne
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Le Congo-Kinshasa en quelques lettres
Titre : Le Congo-Kinshasa en quelques lettres
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ?
La déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo relèverait-elle d’une guerre économique, que l’on ne souhaiterait surtout pas assumer publiquement ? S’agirait-il d’une sorte de recolonisation que l’on n’oserait pas reconnaître comme telle ? Le colonialisme serait-il de retour, sous d’autres aspects et dans des habits tout neufs ? Serait-il tout simplement question d’occupation ? Est-on en train d’assister, s’agissant de l’exploitation des enfants dans les mines du Kivu et des violences sexuelles, à une nouvelle forme d’esclavage ? Dans l’affirmative, pourrait-on évoquer l’irresponsabilité des Congolais, en particulier, et la complicité des Africains, en général, au même titre que celles de quelques-uns de leurs aînés durant la traite négrière ?
La tentative de balkanisation de la République Démocratique du Congo ne pourrait qu’inciter plus d’un observateur à s’interroger sérieusement sur le véritable rôle, voire l’efficacité, des troupes onusiennes dans la région des Grands Lacs africains. Pour éviter la transformation du Kivu et de l’Ituri en une zone de non-droit, où tout le monde pourrait se procurer les minerais de sang à moindres frais, l’autorité de l’État congolais devrait être rétablie dans le plus court délai sur l’ensemble du territoire national.
Titre : Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ?
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
La conscience bantoue
La conscience étant la perception chez l’Homme de sa propre existence et du monde qui l’entoure, un peuple qui ignore d’où il vient ne saura jamais où il va. Un peuple qui fait fi de son passé aura beaucoup de mal à maîtriser son présent. Un peuple qui méprise son Histoire sera incapable d’orienter son avenir sur des bases objectives et solides. Un peuple amnésique restera toujours crédule. Ayant été commercialisées, exportées comme des marchandises, réduites en esclavage, colonisées, les populations bantoues en Afrique et à travers le monde doivent enfin prendre conscience que la malédiction de Canaan, ce fils de Cham, n’est qu’une pure invention pour justifier à dessein leur infériorité intellectuelle et leur dépendance vis-à-vis d’une quelconque civilisation naturellement prédatrice.
C’est en montant sur les épaules de Soundiata Keïta et de Chaka Zulu que les Bantous et leurs descendants resteraient à jamais libres. C’est en s’inspirant de Kimpa Vita et de mbuya Nehanda Charwe Nyakasikana, ainsi que de Manthatisi, qu’ils se feront respecter. C’est en ayant comme modèles les prophètes Simon Kimbangu, André Matsoua et William Wade Harris qu’ils deviendront spirituellement affranchis. C’est en prenant exemple sur Patrice Lumumba et Nelson Mandela, animés d’une vision tout à fait panafricaniste, qu’ils resteront enfin libres et réellement indépendants.
Titre : La conscience bantoue
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Les Noirs lumineux du XVIe au début du XXe siècle
La dignité humaine ne s’obtient que par la souveraineté nationale, ou continentale. La quête du bonheur ne doit pas forcément conduire vers un ailleurs aux multiples facettes. Ce qui a manqué au héros du Danois Henrik Ibsen, en l’occurrence Peer Gynt, c’était d’avoir une profession et de l’aimer, quelle qu’elle fût… De Plus, on ne pourrait que difficilement mieux entreprendre ailleurs ce que l’on n’a pas su réaliser chez soi. Puisse l’exemple de ces Noirs lumineux revaloriser l’image de leurs semblables. Puissent leur lucidité et leur bravoure éveiller à jamais l’esprit d’émulation auprès de celles et ceux qui, à travers la diaspora africaine et en Afrique intra-muros, ont désormais la charge de poursuivre le combat pour la dignité humaine. Puisse, enfin, leurs salutaires actions éveiller la conscience noire : de l’intérieur comme de l’extérieur du continent.
Titre : Les Noirs lumineux du XVIe au début du XXe siècle
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Le regard africain sur l'Europe
Multilatéralisme ou bilatéralisme dans les relations entre les pays africains et ceux d’Europe ? Aurait-on enfin l’intelligence, compte tenu du poids colonial, de dépasser le paternalisme et le bilatéralisme pour mettre l’être humain au cœur de la politique africaine de l’Europe ? Que faire pour que le destin commun profite réellement aux peuples ? Comment les jeunes Africains perçoivent-ils l’avenir de leur continent ? Le panafricanisme, est-ce une voie à développer à tout prix ? Transfert de techniques et de technologie, en échange des matières premières et d’autres marchés ? Assistance matérielle ou aide financière ? Exigence de la protection du bassin du Congo, en contrepartie d’une contribution à l’éducation et à la santé ? Alignement des monnaies africaines, pourquoi pas de la monnaie unique africaine, sur la valeur des ressources naturelles, et non sur le dollar américain, ni sur l’euro ? Indexation automatique du franc CFA sur les critères de la Banque de France, ou alors dépendance ou non à la Banque centrale européenne ? Retrait des troupes militaires étrangères du territoire africain ?
Voilà les questions dont les réponses permettront de sortir, en principe, des rapports dominants-dominés, d’envisager des relations responsables, respectueuses, justes, pérennes et davantage constructives entre les deux continents.
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Et alors, mon maréchalchal ?
Puisse le parcours du président-maréchal servir de contre-modèle aux futures générations de femmes et d’hommes d’État africains.
Que cette longue expérience politique puisse donner du grain à moudre aux laboratoires d’idées et institutions politiques, quant aux éventuelles erreurs à proscrire dans la gestion de la chose publique et en matière de développement d’une nation. Puisse, enfin, les acteurs politiques congolais prendre conscience du défi à relever dans l’orientation de leur pays vers un avenir humaniste et davantage meilleur.
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